Sur la tombe de ma mère | 2013
Sur la tombe de ma mère est un récit autobiographique de Charles M’Bous dit MC Jean Gab’1.
Oyez, oyez, passant curieux, lecteur d’habitude ou de hasard. Je m’appelle Charles M’Bous. Mes amis et mes ennemis, eux, m’appellent Charles, P’tit Charles, Leuleu, Me Jean Gab’1, et même Me Jean Radin, allez savoir pourquoi… Ouvrez vos oreilles et esgourdez ma complainte, ma litanie. Solitaire, même parmi les miens, élève à l’école des coups durs, je dévale la vie en montagnes russes.
Vous qui venez à ma rencontre, je vais vous balancer une histoire dans les dents, et me mettre les tripes au soleil. Pourquoi ? demanderont les fâcheux et les jaloux. Mais parce que j’en ai l’occase, pardi ! Je vais tout de même en garder sous la godasse, surtout ce qui n’est pas encore prescrit, et mettre les choses au clair une fois pour toutes. Alors, couchez les mômes et calez-vous bien dans votre fauteuil. Du sang, de la sueur, du sexe et des larmes, vous en aurez pour votre oseille.
Merci d’avoir choisi mon livre et, pour ceux qui l’ont volé, si vous l’avez aimé, vous pourrez faire un don à ma fondation aussitôt votre lecture achevée.
Accrochez vos ceintures, mesdames et messieurs, cette histoire a débuté en France, vers la fin du siècle dernier.
C’est arrivé il y a plus de trente ans, et il ne se passe pas un jour sans que je pense à elle, sans que je demande, sans que je supplie : «Je vous en prie, rendez-la moi.»
Mon père fut arrêté le lendemain par la brigade criminelle. Embusqué dans le parking de notre immeuble, il avait attendu que ma mère et son galant descendent de voiture avant de les abattre à coups de 6,65. Son avocat, qui devait être un cador, plaida le crime passionnel et, devant les assises de Paris, mon père prit six ans. Aujourd’hui, il partirait pour vingt piges.
Pendant plusieurs années, je n’ai pas su ce qui s’était réellement passé. Je n’apprendrais la vérité sur la mort de ma mère que l’année de mes dix-sept ans, en fouillant la chambre de ma grand-mère à la recherche d’une petite pièce. Je suis tombé sur une coupure du Parisien libéré, planquée sous le matelas. Je ne sais plus si j’eus mal ; à ce moment-là, la souffrance, j’étais au-delà, mais je me fis le serment qu’un jour je liquiderais mon père.
Questions
1) A quel temps est conjugué le verbe Ouïr à la première ligne du texte ?
2) A qui s’adresse le narrateur ?
3) Quels sont les différents pseudonymes de l’auteur ?
4) Litanie : “répétition longue et ennuyeuse” ou “prière” ; à quelle définition correspond l’occurrence de ce mot dans le premier paragraphe.
5) Comme dans les Confessions de Rousseau, citez un passage qui indique que le narrateur va vous montrer tous ses défauts et toutes ses qualités.
6) L’auteur va cependant ne va pas révéler certaines événements de sa vie car ceux-ci ne sont pas encore prescrits. Comment comprenez-vous ce terme (vous pouvez évidemment vous aider d’un dictionnaire).
7) Pourquoi l’auteur nous conseille de “coucher les mômes” ?
8) “Rendez-la moi”. Que remplace le pronom personnel “la” à la ligne 17
9) “…Descendent de voiture”. A quel temps est conjugué le verbe “descendre”.
10) A quoi correspond le chiffre 6,65 ?
11) Qu’est-ce que le Parisien libéré ?
12) “Liquiderais” A quel temps est conjugué ce verbe ?