Entretien | Oral du baccalauréat
L’entretien compte pour 8 points du barème de l’oral du baccalauréat de français. Une présentation complète et précise vous est proposée sur cette page :
L’entretien à l’oral du bac de français
Nous vous invitons à lire cette page qui vous aborde les points suivants :
A. Déroulement de l’entretien
- Présentation de l’oeuvre
- Discussion avec l’examinateur
B. Conseils pour l’entretien
C. Exemple de questions pouvant être posées
Simulations
A. Simulation | Zone littéraire
Simulation de l'épreuve orale de français du baccalauréat (E.A.F)
B. Simulation | Marion Wawalaha
Dans cette vidéo Marion Wawalaha, engagée civique au lycée Do Kamo nous présente l’oeuvre Petit Pays de Gaël Faye.
Vous trouverez sous cette vidéo, la transcription écrite de son intervention (avec les quelques moments où elle “savonne” (argot de théâtre qui signifie qu’un acteur se trompe dans son texte). A noter que cette intervention est improvisée et rend parfaitement bien ce que peut être un entretien.
Simulation oral du bac | Petit pays de Gaël faye
Transcription écrite complète de la vidéo
Présentation de l’œuvre
L’œuvre que j’ai décidé de vous présenter aujourd’hui est Petit pays. C’est un roman de Gaël Faye qui a été écrit en 2016 et qui a reçu le prix Goncourt des lycéens de France la même année. Donc, petit pays, c’est un roman presque autobiographique puisque l’auteur a vécu les presque les mêmes choses que le personnage principal, donc Gabriel, qui est un prénom dérivé de Gaël. En effet, l’auteur Gaël Faye, qui est aujourd’hui un rappeur, donc auteur compositeur et interprète, a également grandi au Burundi. Donc c’est un pays d’Afrique de l’Est. Il y a vécu jusqu’en 1993, date à laquelle éclate la guerre civile. Donc, c’est ce qui l’a forcé à quitter son pays et à se rendre en France, là où il poursuit ses études. Dans Petit pays, Gabriel grandit aussi au Burundi avec ses amis. Mais lorsque la guerre civile éclate, son quotidien est chamboulé puisque de nombreuses formes de violence apparaissent dans son quotidien, avec notamment le massacre des Tutsis, donc des Tutsis de son village massacrés par les Hutus, mais aussi le massacre des Tutsis au Rwanda, d’où est originaire sa mère, tandis que son père est Français.
Passage préféré
C’est un roman qui est particulièrement violent puisque, par exemple, dans le chapitre 26 qui m’a particulièrement marqué, Yvonne, la mère de Gabriel, retourne au Rwanda quelques temps, quelque temps avant, pour vérifier comment va sa famille, qui est restée au Rwanda, tandis que la guerre civile faisait rage. Et elle revient chez elle avec seulement des images de sa famille massacrée. Et donc elle n’est plus que l’ombre d’elle même et elle réveille sa fille la nuit. Donc, au chapitre 26, pour lui raconter les cadavres qu’elle a vus. Et c’est un passage particulièrement violent puisque, au départ, au début du roman, c’est une mère qui est très attentionnée envers ses enfants et très affectueuse. Et on réalise au chapitre 26 à quel point les horreurs de la guerre civile ont pu changer ce personnage. Il en va de même pour Gabriel qui a une fois mis le feu à une voiture dans lequel se trouvait une personne qui a été désignée par ses camarades comme le meurtrier du père de ses amis.
Pourquoi j’ai aimé cette œuvre
Et j’ai particulièrement aimé ce roman puisqu’il traite d’un petit pays, un peu comme la Nouvelle-Calédonie. J’ai retrouvé une atmosphère qui correspondait à mon quotidien et c’est pourquoi je suis un peu effrayée en lisant Petit pays puisque je ne n’imagine pas une guerre civile en Nouvelle-Calédonie et m’imaginer donc mon quotidien paisible, chamboulé de la sorte.
C. Simulation | J'accuse
Voici un texte qui pourrait être la présentation du texte J’accuse d’Emile Zola.
Pour bien se remémorer les éléments de l’Affaire Dreyfus, nous vous conseillons de visionner cette vidéo d’Arte, de l’excellente émission Karambolage.
l'Affaire Dreyfus – Karambolage – ARTE
Présentation de J’accuse (exemple)
Présentation de l’œuvre
J’ai choisi de vous présenter le texte d’Émile Zola, J’accuse. Ce texte est une lettre ouverte [Une lettre ouverte est un article publié dans un média adressé à une personne particulière comme pour une lettre mais que tout le monde peut lire] adressée au président de la République Félix Faure le 13 janvier 1898. Il a été publié dans le journal l’Aurore. Emile Zola au moment où il écrit ce texte est un écrivain connu pour ses romans à succès qui font partie d’un ensemble de romans : les Rougon-Macquart. Les romans les plus connus sont Germinal (sur le monde ouvrier) ou encore Nana sur la prostitution. C’est le romancier naturaliste le plus célèbre, [le naturalisme pousse les principes du réalisme qui consiste à représenter le réel encore plus loin en s’appuyant notamment sur un travail de recherche quasi-scientifique. On va par exemple étudier le fonctionnement de toutes les machines utilisées dans la mine dans Germinal]
Cette lettre ouverte montre l’engagement pour le camp Dreyfusard d’Emile Zola. La majeure partie de la lettre retrace la chronologie de l’Affaire Dreyfus et surtout toutes les manipulations effectuées par l’armée pour accuser un officier dont la seule faute est d’être juif. Pour résumer brièvement l’affaire Dreyfus : il s’agit de vente de secrets militaires à l’Allemagne qui à cette époque l’ennemi principal de la France après la perte de l’Alsace et de la Lorraine après la défaite de Napoléon III en 1870. En fait, tout repose sur un bordereau que des experts de l’armée ont attribué au capitaine Dreyfus. Dreyfus a été condamné à perpétuité : il purge sa peine sur l’Île du Diable en Guyane au moment où Emile Zola écrit J’accuse. Cette lettre ouverte arrive à un moment où l’on connaît le véritable coupable : il s’agit d’Esterhazy qui à cause de dettes de jeu a vendu des secrets militaires.
Mais malgré des preuves évidentes, l’armée ne veut pas reconnaître ses fautes et continue de nier l’évidence. Emile Zola dénonce l’antisémitisme de l’armée et des milieux religieux (les cléricaux) qui dans la personne de Dreyfus ont trouvé un véritable bouc-émissaire. C’est d’ailleurs l’acquittement d’Esterhazy qui a poussé Zola à écrire ce texte sous le coup de l’émotion.
La fin de l’article utilise l’anaphore J’accuse qui est répétée de nombreuses fois. Ce texte est un bon exemple de la littérature engagée puisque Emile Zola sait très bien qu’il va être jugé pour diffamation [Zola accuse tour à tour des généraux, des experts en écriture, les journaux anti-dreyfusards].
C’est justement ce qu’il cherche car son procès permettra de démontrer que l’Armée, l’Eglise et l’Etat se sont unis pour accuser un innocent. Zola sera condamné à un an de prison mais pour il choisira de s’exiler à Londres.
Passage préféré
Ce qui m’a fait apprécier ce texte, c’est l’analyse que nous avons fait du texte en classe. Nous avons étudié les nombreuses figures de style qu’Emile Zola utilise. Et comme nous avons étudié ce texte en fin d’année, cela nous a permis de revoir de nombreuses figures de styles comme la métaphore (La fausse accusation comme une tache sur la réputation de l’Etat français), la personnification (la vérité qui marche) et les métonymies (le sabre qui représente l’armée, le goupillon qui représente l’Eglise). On a vu également le contraire de l’anaphore avec l’épiphore que Zola utilise quand il utilise le mot crime après chaque comportement de Dreyfus montrant qu’il était condamné d’avance : « il se trouble, crime, il ne trouble pas, crime, il parle Allemand, crime, il revient en Alsace, crime. »
Pourquoi j’ai aimé cette œuvre
J’ai choisi cette œuvre car nous avons vu en cours comment la France a été séparée en deux camps lors de l’Affaire Dreyfus : les Dreyfusards (les partisans de l’innocence de Dreyfus) et les Antidreyfusards que l’on retrouve dans les milieux antisémites. Nous avons vu également des extraits du film J’accuse qui est centré sur le lieutenant-colonel Picquart (joué par Jean Dujardin) ; en fait, c’est un militaire qui s’aperçoit que Dreyfus est innocent et qui sera envoyé en Tunisie et emprisonné alors qu’il défendait la vérité. Et le paradoxe que nous avons vu en cours est que Picquart était antisémite lui aussi, ce qui montre qu’il est très compliqué de savoir qui est juste ou pas.