Le Rouge et le Noir | Présentation de l’œuvre
Présentation de l’œuvre sur le site de France Culture
Publié en 1830, Le Rouge et le Noir est le second et le plus célèbre roman de Stendhal. L’idée du livre lui vient lors d’un voyage dans le Midi de la France un an plus tôt, “dans la nuit du 25 au 26 octobre”, prend-t-il soin de préciser. S’il pense d’abord l’intituler Julien, comme son héros, il change son titre en cours de route. Quant à l’intention du roman, il la résume ainsi au libraire Vieusseux : “Je vous enverrai en septembre un roman intitulé Le Rouge et le Noir dont la prétention est de peindre la France telle qu’elle est en 1830”. À travers le parcours de Julien Sorel, c’est d’abord la France de Charles X que le romancier a voulu “peindre” – voir “chroniquer”, selon le sous-titre du roman.
Fils de charpentier, Julien Sorel est trop sensible, trop doué et trop ambitieux pour se contenter d’une carrière familiale dans la scierie de Verrières, petite ville de Franche-Comté. Son modèle n’est autre que Napoléon Bonaparte. Julien trouve une place de précepteur dans la maison du maire, Monsieur de Rênal, et tombe vite passionnément amoureux de sa douce et vertueuse épouse, Louise de Rênal. Pour fuir cette situation dangereuse et douloureuse, il se rend à Paris où il devient le secrétaire du marquis de La Mole. Là encore, le destin s’en mêle en la personne de Mathilde, la fille du marquis dont Julien s’éprend… cette fois, il est la victime d’un ordre social que Stendhal dénonce comme injuste, celui d’une société s’efforçant de vivre, sous la Restauration, comme elle avait vécu avant 1793, et qui se montrait d’autant plus intransigeante que la Révolution l’avait profondément traumatisée. Hors de question qu’un roturier comme Julien Sorel, aussi doué soit-il, sorte de son ghetto et affirme sa personnalité. Vivant dans un monde hostile et qui ne souhaite que sa perte, Julien est contraint de dissimuler la seule richesse qu’il possède: son âme, ses mouvements passionnés, ses aspirations, sa candeur, sa spontanéité, et de troquer ses qualités innées contre des agissements tortueux et hypocrites. Aussi n’est-il lui-même que dans la solitude, jusqu’à se retrouver définitivement et tragiquement seul face à la mort.
Présentations de l'œuvre et résumé
Liste des personnages (Wikipedia)
- Julien Sorel : héros du roman. Fils du propriétaire de la scierie de Verrières, il est anobli à la fin du roman. Un temps précepteur chez Monsieur de Rênal où il est l’amant de Mme de Rênal, il vit ensuite dans un séminaire avant de devenir secrétaire chez le Marquis de la Mole. Il est décrit physiquement comme brun, pâle, fin et séduisant. Au fur et à mesure du roman, sa personnalité se révèle : jeune homme ambitieux, il n’hésite pas à user d’hypocrisie et de manipulations pour satisfaire son rêve d’ascension sociale ; pourtant il garde un « cœur noble ». Malgré son intelligence et son excellente mémoire, il ne parvient pas à briller en société, où il commet de nombreuses maladresses et autres erreurs de jugement. Son admiration pour Napoléon ne rencontre pas la faveur de l’époque (la Restauration) et il est contraint de la dissimuler. Il est âgé de dix-huit ans au début du roman et en a vingt-trois quand il meurt.
- Monsieur de Rênal : premier maire de Verrières, mari de Mme de Rênal et premier employeur de Julien. Il doit sa fortune à une fabrique de clous à Verrières. Ses opinions politiques, son aversion pour le jacobinisme et le libéralisme, se découvrent au fil du roman. Il a une « réputation d’esprit et surtout de bon ton » ; en outre « fort poli, excepté lorsqu’on parlait d’argent, il passait, avec raison, pour le personnage le plus aristocratique de Verrières ».
- Monsieur Valenod, le second maire de Verrières et baron après avoir été directeur du dépôt de mendicité de la ville, est le rival de Julien dans la cour qu’ils font à Mme de Rênal. Il est décrit comme un « grand jeune homme, taillé en force, avec un visage coloré et de gros favoris noirs, était un de ces êtres grossiers, effrontés et bruyants qu’en province on appelle de beaux hommes. ». Il est en conflit avec monsieur de Rênal, il est jaloux qu’il ait une aussi belle femme.
- Mme Louise de Rênal est l’épouse de Monsieur de Rênal et l’amante de Julien. D’un caractère doux et réservé, elle se montre parfois naïve. Mère aimante de trois enfants, la maladie du plus jeune, qu’elle pense être un châtiment de Dieu, la fera se repentir de son adultère. Manipulée par son confesseur, elle écrit, à la fin du roman, une lettre de dénonciation de Julien au marquis de la Mole, qui précipitera sa chute.
- Le Marquis de la Mole, ministre du roi, emploie Julien après sa sortie du séminaire, il est le père de sa deuxième amante, Mathilde de la Mole. Il a aussi un fils, Norbert.
- Mathilde de la Mole, seconde amante de Julien, méprise les hommes de son rang et tue l’ennui de son salon en se moquant d’eux. Tout comme Julien, elle lit Voltaire en cachette. Elle est fière, intelligente et passionnée. Très séduisante, blonde aux yeux bleus, elle est plus attirée par l’idée d’aimer un fils de paysan que par Julien lui-même. En outre, elle est fascinée par son ancêtre, Boniface de La Môle et par la fantastique histoire d’amour que celui-ci a vécue avec Marguerite de Navarre.
- Fouqué est le seul ami de Julien ; propriétaire d’une petite entreprise de vente de bois, il tente d’engager Julien. Qualifié d’« esprit sage » et d’« électeur libéral », c’est à lui que Julien envoie tous les papiers importants qu’il a peur de garder. Il s’occupe de son enterrement à sa mort
- Elisa, femme de chambre de Madame de Rênal, est un temps amoureuse de Julien mais ce dernier ne voulant pas l’épouser, elle le trahira en révélant la relation entre Mme de Rênal et Julien à M. Valenod.
- L’Abbé Pirard est, pendant 6 ans, abbé et directeur du séminaire de Besançon avant de démissionner en faveur d’une cure à Paris, obtenue grâce au marquis de la Mole. Il est le protecteur, confesseur et père spirituel de Julien pendant son séjour au séminaire et il éprouve une certaine affection pour lui. Il le recommande auprès du Marquis de la Mole avant que ce dernier ne l’engage. Son jansénisme le rend impopulaire au séminaire.
- Le Curé Chélan, abbé de Verrières, est l’ami de longue date de l’abbé Pirard ainsi que du marquis de la Mole ; il est le premier protecteur de Julien et le mène chez les De Rênal. C’est lui qui l’instruit dans un premier temps. À l’aube de sa mort, Julien reçoit sa visite en prison ; il perd tout son courage face à cet homme qui représente la mort dans la vieillesse.
- L’Abbé Castanède, sous-directeur du séminaire ; est ennemi de l’abbé Pirard, et par là hostile envers Julien.
- L’Abbé Frilair, vicaire de grande influence et apprécié de l’évêque de Besançon, est l’ennemi de l’abbé Pirard et du marquis de la Mole à la suite d’un procès pour une terre convoitée.
- Amanda Binet est une serveuse dans une auberge, à Besançon (“Une capitale”). Elle a rencontré Julien lorsqu’il était dans son auberge, et qu’il a perdu sa fierté quand un homme très “viril” l’a “mal regardé”. Elle admire alors sa timidité et sa persistance, tout en l’empêchant de se battre car elle sait qu’il est trop frêle.
- Le Marquis de Croisenois, futur duc, courtise Mathilde, il est sur le point de l’épouser, conformément aux vœux du marquis de la Mole qui rêve pour sa fille du “tabouret”. Il périt peu avant Julien à la suite d’un duel pour sauver l’honneur de Mathilde.
- Mme de Fervaques, maréchale et prude notoire. Julien fait semblant de la courtiser afin de reconquérir Mathilde.
- Le Comte Altamira, ami de Julien et proche de Mme de Fervaques par sa dévotion, est condamné à mort dans son Espagne natale pour avoir fomenté une conspiration.
- M. Charles de Beauvoisis, chevalier et diplomate, Julien le rencontre la première fois pour laver par un duel (dont il sort avec une balle dans le bras) une insulte envers lui commise par son valet. Ils deviennent pourtant amis : Beauvoisis emmène Julien à l’opéra, où Julien reverra son ami, le chanteur Geronimo, qu’il avait rencontré chez madame de Rênal.
- Le prince Korasoff, il conseillera à Julien une stratégie précise pour reconquérir le cœur de Mathilde, à savoir inventer une fausse passion avec Mme de Fervaques ; technique qui marchera puisque Julien parvient à ses fins.